Quand la science fait son cinéma : quelles liaisons entre film et recherche ?

Quand la science fait son cinéma : quelles liaisons entre film et recherche ? coordonné par Pascal Cesaro (PRISM) et Pierre Fournier (LAMES) – 5 juin 2019, 9h-17h au MUCEM (Salle Meltem de l’i2mp, Fort Saint Jean – Marseille.

Une journée d’étude organisée dans le cadre du Festival du jeu de l’oie
Les sciences de la société et des arts dans la cité (case Double jeu !)

par le master Cinéma, parcours « Ecritures documentaires : recherche et création »,
par les laboratoires de recherche PRISM et LAMES (CNRS – AMU)
et par le Pôle Images et Sons, pratiques du numérique en SHS (MMSH)

Cette journée d’étude propose d’interroger les liens entre l’écriture documentaire (cinéma et web) et la recherche en sciences sociales dans une optique pluridisciplinaire. En effet, depuis longtemps, les convergences entre l’approche documentaire et la recherche en SHS ont suscité des rapprochements amenant les cinéastes à travailler avec des chercheurs ou encore des chercheurs à se saisir de la caméra pour interroger différemment leurs objets. L’objectif sera de présenter, à partir d’études de cas concret, les différentes façons d’envisager cette collaboration entre chercheur et réalisateur et d’expliquer les possibles facettes du passage de la science à la création audiovisuelle.
Programme
9h-12h De la recherche en sciences sociales à la réalisation documentaire
Modératrice : Natacha Cyrulnik (maître de conférences au Département SATIS d’AMU, chercheur à Prism)

Partir de l’expérience de la réalisation d’un film pour raconter le franchissement de la méthode scientifique vers une pratique cinématographique autonome :

9h30-11h Filmer/Chercher. Retour sur « De cendres et de braises », un film entre sciences sociales et cinéma, recherche et création.
Manon Ott (réalisatrice) et Violaine Harchin (productrice et distributrice).
En partant d’extraits de son film « De cendres et de braises », qui propose un portrait à la fois politique et sensible d’une banlieue ouvrière en mutation, Manon Ott reviendra sur les déplacements qui s’opèrent dans le recours au film comme moyen d’enquête et comme écriture de la recherche, au delà de la frontière entre pratique artistique et recherche scientifique. Manon Ott est cinéaste ainsi que chercheuse-enseignante. Ce film est issu de sa recherche de thèse, entre sciences sociales et cinéma. La question de la diffusion de ce film, avec notamment une sortie en salles prévue le 25 septembre prochain (en parallèle de la sortie d’un livre issu de la thèse), sera ensuite abordée par la distributrice, Violaine HARCHIN (DOCKS 66). Les différentes fenêtres d’exploitation du film seront ainsi évoquées (festivals / projections commerciales /projections non commerciales / éditions DVD et diffusion en VOD et SVOD) et permettront d’interroger la vie possible pour un film en lien avec les sciences sociales.

11h15-12h Réaliser un film de recherche comme exemple de transfert de méthode de la sociologie vers le cinéma.
Alexandra Tilman (réalisatrice et enseignante au master Image et Société à Evry)
A partir de la projection du film Cadences, réalisé par Alexandra Tilman dans le cadre d’une thèse de sociologie, nous interrogerons son expérience de la fabrication d’un film documentaire pour parvenir à dépasser l’opposition entre création artistique et recherche scientifique et faire exister des formes nouvelles dans les deux champs.

14h-17h De la démarche scientifique à la pratique artistique : comment l’écriture cinématographique permet-elle de rendre compte d’une recherche en sociologie ?
Modérateur : Thierry Roche (professeur au Départements Arts d’AMU, chercheur au LESA)

Réfléchir autour de la collaboration entre cinéaste et chercheur
C’est parfois une interrogation commune qui amène un cinéaste et un chercheur à collaborer pour la création d’un film. Se pose alors la question de l’articulation ou de l’échange entre deux types d’écriture. Alors que l’image est polysémique et qu’elle produit souvent des effets non voulus par son créateur, le mot lui est plus facilement intégrable dans un discours maitrisé de bout en bout. Le chercheur peut-il faire confiance aux images ? Le cinéaste peut-il s’appuyer sur un discours pré-établi alors qu’il cherche à s’approcher d’une imprévisible réalité ?

14h-15h30 La révolution n’est pas un diner entre amis, un film en chantier de Clément Dorival (réalisateur) et produit par Jean-Laurent Csinidis et Nicole Levigne (Films de Force Majeur)
Clément Dorival a collaboré avec différents chercheurs dans le cadre de projets Art/Science en sociologie et anthropologie. Il développe actuellement un projet de film avec la sociologue Julie Pagis à partir de son ouvrage intitulé « Mai 68, un pavé dans leurs histoires. Evénement et socialisation » (Presses de Sciences Po, 2014). Nous interrogerons avec eux comment le cinéma peut s’entendre comme une écriture qui prolonge le questionnement scientifique.

15h30-17h De la fiction faire science, un documentaire interactif de Pascal Cesaro (maître de conférences au Département Arts d’AMU, chercheur à Prism) et Pierre Fournier (professeur au Département de sociologie d’AMU, chercheur au LAMES), produit en collaboration avec l’INA et ANAMORPHOSE.
Comment l’invention méthodologique peut conduire un chercheur en sociologie et un chercheur en cinéma à développer un projet de documentaire interactif comme proposition de médiation scientifique pour expliciter l’usage innovant de l’archive de fiction en sciences sociales afin de contourner durant l’enquête ethnographique une situation de « parole empêchée ».

Contacts:
Pascal Cesaro (Prism) pascal.cesaro@univ-amu.fr
Pierre Fournier (Lames) pierre.fournier@univ-amu.fr

Publié le 09 mai 2019