Les mouvements humains ou biologiques sont régis par une cinématique spécifique qui peut être reconnue par des modalités visuelles et auditives. Les sons émis par ces mouvements, résultant d’une action sur un objet, ont des caractéristiques spécifiques. Nous nous sommes intéressés à la perception de ces mouvements au travers des sons pour savoir si le son d’un mouvement respectant une cinématique biologique était mieux perçu que le son d’un mouvement ne la respectant pas. Nous avons également cherché à savoir si certaines caractéristiques spécifiques du son influençaient cette perception.
Pour cela, nous avons réalisé une expérience où les participants devaient écouter un son synthétisé évoquant un mouvement de dessin sur un objet et reproduire le geste perçu sur une tablette graphique. Les mouvements de référence suivaient ou non un mouvement biologique et correspondaient au dessin de différentes formes (ellipse/lemniscate/arche/pseudo-aléatoire) sur des objets évoquant certaines textures (bois/métal/liquide). Le modèle de synthèse sonore utilisé était un modèle intuitif basé sur l’approche écologique de la perception et sur le paradigme action-objet. Nous avons comparé les profils de vitesse reproduits par les participants aux profils de vitesse utilisés pour la création des sons.
Les résultats révèlent que les participants ont tendance à reproduire fidèlement le rythme de ces mouvements, même lorsque le profil de vitesse est déformé. Les profils de vitesse d’une ellipse qui suivaient un mouvement biologique étaient mieux reproduits que ceux qui étaient déformés. Les participants modifiaient également leurs gestes en fonction de l’objet évoqué, avec des gestes plus lents pour les sons qui évoquent le métal que pour ceux qui évoquent le bois et le liquide. Nos résultats suggèrent une meilleure reproduction des mouvements qui suivent un mouvement biologique et une influence des propriétés de l’objet évoqué sur le mouvement évoqué.

Composition du jury:
Jean-Arthur MICOULAUD-FRANCHI (Université de Bordeaux – Pôle Neurosciences Cliniques)
Brice BATHELLIER (Institut Pasteur – Institut de l’audition)
Daniele SCHON (Aix-Marseille Université – INSERM – Institut de neurosciences des systèmes)
Camille JEUNET (Université de Bordeaux – CNRS – Institut des Neurosciences Cognitives et Intégratives d’Aquitaine)
Jean-Louis VERCHER (Aix-Marseille Université – CNRS- Institut des Sciences du Mouvement Etienne-Jules Marey)

Jean VION-DURY Directeur de thèse (Aix-Marseille Université – CNRS – Laboratoire PRISM)
Mitsuko ARAMAKI Co-directrice de thèse (Aix-Marseille Université – CNRS – Laboratoire PRISM)