Résumé :

Au sein des pratiques sonores, la spatialisation est souvent explorée grâce à des outils de modification d’attributs spatiaux des sources sonores (e.g., localisation, largeur, trajectoire) ou d’attributs liés à l’acoustique des salles (e.g., réverbération).
Cependant, l’espace sonore n’est pas uniquement caractérisé par ces attributs car d’une part, nous ne le percevons pas comme une simple somme de sources sonores et, d’autre part, il ne peut pas être uniquement réduit à l’acoustique du lieu. Dans le lexique du World Soundscape Project (1970), on trouve le terme horizon acoustique défini du point de vue sémantique comme la limite audible de l’environnement sonore autour d’une personne. Ce terme correspond davantage à l’espace sonore tel que nous le concevons dans la mesure où il vise à unifier les différents points de vue.
Ainsi, à partir d’une approche interdisciplinaire associant la perception auditive, les technologies audio et les pratiques sonores dans la création artistique, ce travail de thèse a permis de questionner cette notion générique d’espace sonore en lien avec les outils de transformation de contenus audio tri-dimensionnels.

L’état de l’art s’attache dans un premier temps à faire un état des lieux des disciplines et technologies dont il est fait mention tout du long du manuscrit. Les technologies audio de spatialisation existantes, telles que HOA (Higher Order Ambisonic) et WFS (Wave Field Synthesis) y sont décrites, en soulignant leurs avantages et leurs inconvénients dans les domaines de la recherche, de la création et de l’industrie. Nous présentons également un état de l’art sur la perception du son spatialisé et la notion de paysage sonore, d’un point de vue théorique, pratique et interdisciplinaire. Une discussion est ensuite engagée sur la perception quotidienne de l’espace sonore avec une approche pratique aboutissant à la partie expérimentale de cette thèse. Dans cette dernière, nous présentons les techniques et méthodologies mises en place pour interroger la perception de l’horizon acoustique que nous abordons à la fois du point de vue contextuel mais également en lien avec les caractéristiques physiques du signal. Pour cela, nous nous inspirons des méthodologies d’analyse par synthèse mises en oeuvre au sein du laboratoire qui consistent à synthétiser et transformer des sons en se basant sur des attributs perceptifs de plus haut niveau. Dans ce cadre, les résultats et discussions de trois expériences perceptives visant à évaluer l’influence du contexte, de l’énergie directionnelle, de la présence des hautes fréquences ainsi que du ratio champ direct/champ diffus sur la perception de l’horizon acoustique sont présentés. Ces expérimentations nous permettent de conclure sur la proposition de modèles de modification de l’horizon acoustique basé sur les caractéristiques du signal. Ces modèles seront utilisés dans un concept d’outil de transformation sonore appliqué aux environnements de travail audio-numériques, facilitant ainsi l’écriture de l’espace par les créatrices et les créateurs sonores. »

Le jury sera composé des personnes suivantes :
– Mme. Catherine GUASTAVINO, Prof., McGill University – Rapporteure
– M. Mathieu PAQUIER, PU, Université Bretagne Occidentale – Rapporteur
– M. Alain BONARDI, PU, Université Paris 8 – Président du Jury
– Mme. Mitsuko ARAMAKI, DR, CNRS PRISM – Directrice de thèse
– M. Richard KRONLAND-MARTINET, DR, CNRS PRISM – Co-directeur de thèse

Le nombre de places dans la salle étant limité et les accès au campus réglementés, merci de vous inscrire grâce au lien ci-dessous. Pour les personnes souhaitant uniquement y assister en visio-conférence, merci de vous inscrire aussi pour que je puisse envoyer le mail avec le lien.

https://framaforms.org/inscription-soutenance-these-pierre-fleurence-1731411301

La soutenance sera suivie d’un goûter/apéritif sur le campus.