ARCHI-MUSArchives Paul Misraki (Musique et cinéma)

Le projet entend explorer, classer, restaurer et numériser les enregistrements inédits (sessions d’enregistrement des musiques de film de 1938 à 1966) déposés dans Le fonds Misraki, situé à Paris dans la maison familiale du compositeur.

Paul Misraki fut un auteur à l’origine de succès tel que Je chante (texte de Charles Trenet), Insensiblement (chanté initialement par Jean Sablon), Le bateau de pêche (chanté par Georges Brassens), Madame la Marquise, Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? (Ray Ventura). Mais au-delà de ces succès reconnus dans le monde entier, il fut un compositeur incroyablement prolifique pour la musique de film.

Dès le début du cinéma parlant, il collabore avec des réalisateurs majeurs du septième art en développant une variété de techniques de composition rares pour l’époque. Misraki est, également, un mélodiste hors pair maniant l’orchestre symphonique, l’orchestre de Jazz, les ensembles latino-américains. Son long séjour au Brésil durant la Seconde Guerre mondiale lui offre la possibilité de parfaire sa transculturalité que l’on retrouvera dans ses productions et notamment dans la fameuse musique de Et dieu créa la femme (Christian Vadim) avec les scènes mythiques de Brigitte Bardot comme pour sa Rhapsodia Brasileria pour orchestre.  N’oublions pas que des compagnies telles que la RKO (pour Hearthbeats en 1945) l’appellent pour composer pour le cinéma américain. Il croisera également le chemin d’Orson Welles dont il écrira la musique de Dossier secret en 1953.

En ce qui concerne le cinéma français, Misraki écrira pour les plus grands réalisateurs, dès le début du parlant, avec Jean Renoir (On purge Bébé 1931), Roger Richebé, Jean Boyer et Marcel Pagnol (Les Rosiers de Madame Husson 1950), Jacques Becker, Jean-Pierre Melville (Le Doulos). Il écrit également pour la « nouvelle vague » notamment pour Chabrol et Godard.

Le fonds Misraki est situé à Paris dans la maison familiale du compositeur. Il comporte de multiples partitions du corpus (Films / Chansons) ainsi que des supports magnétiques inédits (bande magnétique ¼ de pouce et demi-pouce), comportant pour certains des extraits de séances d’enregistrements et des témoins de maquettes. Ces archives constituent aujourd’hui un fonds précieux pour la musicologie par l’aspect inédit de ces supports mais également par l’apport de documentation sur le processus de création d’un compositeur de musiques de film. L’aspect de l’enregistrement en studio est rarement documenté et ces archives permettraient d’ouvrir un champ de recherche singulier. Ainsi c’est par le biais d’une réflexion théorique et notamment par le truchement de la poïétique que nous envisageons d’appréhender l’ensemble archivistique comprenant les partitions, les épreuves studio (Pyral Acétates, bandes magnétique), et les enregistrements originaux, mais également des partitions inédites depuis les années cinquante.  Cette approche scientifique cherche donc à poser et à reposer sans cesse les conditions de la création, en s’intéressant à des pratiques artistiques singulières, déterminant entre autres les diverses stratégies poïétiques opérantes au cours du processus de production. Ainsi, une telle approche propose et explore le problème de la définition de l’art comme activité instauratrice et, de façon globale, de l’homme en tant que fabricant et créateur. Concrètement il sera intéressant de prendre en considération toutes les indications de Misraki sur ses partitions pour les arrangeurs, mais également pour le chef d’orchestre. Ainsi nous faisons l’hypothèse que nous pourrons étudier le geste créateur du compositeur.

Notre projet consistera avant tout à explorer, classer, restaurer et numériser ces enregistrements inédits afin d’extraire une matière pour un futur projet de recherche plus ambitieux sur le compositeur. La famille « ayant droit » et notamment Christophe Misraki souhaite véritablement cette collaboration et ouvre intégralement ce fonds. De fait, dans le cadre plus spécifique du projet Archives vivantes, je souhaiterais mener un repérage précis du fonds avec Joséphine Simmonot (IR CNRS PRISM) qui, par sa grande expérience de l’archive sonore, pourra nous ouvrir l’accès à des organismes spécialisés tel que Radio France, le phono muséum, et l’ENS avec Le chercheur Henri Chamoux. L’apport majeur de ce corpus pour la recherche musicologique réside avant tout par le fait qu’il est l’un des rares témoignages du patrimoine musical français (entre 1930 et 1995), tant populaire que savant. C’est également un apport majeur pour la musique populaire qui permettrait de mieux cerner les processus d’écriture de la chanson, mais également de l’importance de sa diffusion (radiophonique et discographique) et de ses multiples reprises.

Partenaires

  • LARHRA (UMR 5190, CNRS-ENS Lyon)
  • Le Phonomuséum / Phonoplanète (Association, Paris)
  • Université de Dijon
  • Huma-Num (Nakala)
  • La famille Misrachi
  • Tout va très bien Promotion S.A.S. (TVTB), Editions musicales, 13-15 rue Delbet, 75014 PARIS
  • SACEM

Financements obtenus

Ministère de la culture (DRAC PACA) : 5000€

Membres PRISM

Membres associés

  • Philippe Gonin (Université de Dijon, LIR3S UMR 7366)
  • Henri CHamoux ( IR LARHRA UMR 5190)
  • Aro JALAL (Phono Muséum)
  • Christophe Misraki (Représentant légal, fond Misraki)
Axe du laboratoire en lien

2021 > 2023