Axe Applications et enjeux sociaux, industriels et médicaux

Comment certains dispositifs techniques ou artistiques développés ou étudiés dans PRISM sont-ils à la fois constitués (c’est-à-dire pensés et fabriqués) et constituants (c’est-à-dire comment ils modifient notre manière d’être dans le monde et d’être à l’autre), et quels sont les contenus de l’expérience consciente (tant rationnelle que sensible), qui sont associés à leur double propriété d’être constitués et constituants ?

L’axe regroupe des chercheurs dont la particularité est d’avoir, dans leur activité empirique de recherche (cinématographique, artistique, médicale), toujours associé dans leur cursus une réflexion théorique sur les dimensions philosophiques et sociétales de leurs recherches.

Dans cet axe, la réflexion pluridisciplinaire de PRISM s’organise autour d’une problématisation d’inspiration phénoménologique concernant d’une part les modalités de la réalisation des applications intéressant le monde médical et du cinéma des dispositifs et appareillages développés ou étudiés dans les autres axes (comment ils sont constitués) et, d’autre part, de la manière dont se vit l’impact sociétal de ces dispositifs et appareillages quand ils sont introduits dans le quotidien de la vie sociale (la manière dont ils sont constituants). De ce fait, l’étude de ces applications et des enjeux sociétaux qui leur sont reliés, intègre à la fois la problématique des vécus conscients d’une manière non réductionniste et, en même temps, la question de l’intersubjectivité, les objets techniques faisant partie d’un monde partagé mettant en jeu la réalité fondamentale des relations humaines.

La phénoménologie (Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty, Levinas, Henry) qui colore l’ensemble des recherches de l’axe, n’est pas une phénoménologie théorique, mais une phénoménologie de l’expérience vécue en première personne. Elle s’intéresse – dans le contexte précis d’une unité de recherche s’intéressant aux relations entre sciences et arts – à la problématique de ce qui surgit et émerge (le style, l’œuvre, l’idée technique, le comportement avec le nouveau dispositif) et comment cela émerge, tout autant qu’à la problématique de la donation ou de l’émergence de sens que requiert et amène la production de nouveaux objets techniques ou artistiques. Pour autant la phénoménologie expérientielle développée dans cet axe est complémentaire et en dialogue avec d’autres approches phénoménologiques ou plus généralement philosophiques.

Thématiques de recherche

Projets en relation

SoMuThé

Le projet « Sons, Musiques, Thérapies » vise à prouver que la reconfiguration des contenus et des structures de l’expérience consciente est à la base des effets thérapeutiques des sons et de la musique, et plus généralement de toute psychothérapie.

Sons de France

AIEP

Le thème de la perception est au cœur du projet scientifique de PRISM, comme en témoigne le nom même du laboratoire. Le projet AIEP vise à la construction d’un socle théorique (et problématique) partagé au sein du laboratoire dans son expertise interdisciplinaire sur la perception et les arts.

ANTISCOPE

Le projet ANTISCOPE a pour enjeu le croisement des méthodologies issues de la musicologie générale, la musicologie computationnelle et les analyses des descripteurs audio, à partir d’une étude de cas: la synthèse instrumentale comme cas particulier de l’orchestration chez Grisey.

Musidance

Le projet MusiDance aborde les questions liées à l’apport du son et de la musique dans la prise en charge des personnes en situation de dépendance. Il vise à terme à des applications sociétales de santé publique mais il pose en prérequis un ensemble de questions fondamentales relatives à l’influence des structures sonores et musicales sur la santé, et plus généralement,  le bien-être, en abordant le point de vue de la perception mais également celui de la pratique artistique sous un éclairage multiple, i.e. acoustique, musicologique, historique, comportemental, neuropsychologique et psycho-social.