Axe Créations, pratiques et explorations artistiques

Cet axe aborde l’étude des processus de création/interprétation/recréation ou d’improvisation, les pratiques et les explorations artistiques mais aussi les interactions entre recherche, création et action.

L’axe est principalement composé de chercheures et chercheurs en Musicologie, en Cinéma, en Arts visuels et sonores et performances contemporaines qui privilégient l’emploi de méthodologies qualitatives, expérimentales (ou autres) pour analyser les créations, explorations et pratiques artistiques.

La démarche se conçoit de façon fondamentale et appliquée et se pense entre chercheurs, artistes, professionnels et/ou citoyens. Il s’agit également de questionner les interactions entre les chercheurs et leurs objets d’étude autant que les collaborations conduites avec des artistes ou des personnalités de la société civile et culturelle.

Les membres de l’axe développent une recherche épistémologique portant sur les pratiques de recherche et de création, les pratiques collaboratives et/ou participatives. L’enjeu est de dégager un espace critique et interdisciplinaire où interagissent les sciences du texte (sémiotique et sémantique, génétique, stylistique), les sciences critiques (esthétique, rhétorique, herméneutique, philosophie), les sciences de l’homme et de la société (histoire, sociologie, anthropologie, médiologie) ainsi que les sciences expérimentales (acoustique, psychoacoustique, psychologie cognitive).

Le fonctionnement de l’axe est un fonctionnement collégial où l’ensemble des membres participe aux décisions et orientations stratégiques du développement scientifique et fonctionnel de l’axe (budget, soutien financier, etc.). L’axe se réunit 1 à 2 fois par mois depuis 2019 : séminaires de recherche (présentations individuelles et séminaires collectifs) auxquels s’ajoutent des réunions dédiées à l’organisation des actions et des recherches.

Problématique et questionnements associés

La problématique principale est de comprendre la façon dont s’organisent et se pensent les processus de création, les pratiques et les explorations artistiques dans les situations et contextes sociaux, technologiques et esthétiques contemporains. Il s’agit ainsi d’interroger les formes artistiques et leurs modes de représentation dans les grandes catégories répertoriées ou à venir de la création artistique (arts visuels, arts de la scène et arts vivants, musique et création sonore, cinéma et audiovisuel, jeu vidéo, nouveaux médias et création numérique) et de contextualiser ces questionnements au sein des situations anthropologiques et des interactions techniques et esthétiques qui participent à leur diffusion et à leur réception. De façon plus ample, l’axe interroge le « neuf » en arts, que celui-ci soit exploré comme innovation, invention ou réactulisation.

Mai 2019 – Séminaire d’axe – Fondation Camargo-Cassis. © Christine Esclapez

Champs de recherche

3 principaux champs de recherche orientent les réflexions et actions conduites au sein de l’axe. Ils se déclinent en plusieurs projets collectifs et interdisciplinaires portés par les membres de l’axe 2 (en individuel et/ou collectif) et en interaction avec les autres axes de PRISM. 

1. Recherche, création et action

De la même façon que l’unité des sciences est interrogée depuis le début du XXIe siècle, le projet “Les pratiques de recherche” souhaite  interroger  les pratiques de recherche en Arts et en Sciences. Il s’agit de réexaminer la dichotomie entre faire et savoir, théorie et pratique, recherche et création.  Le projet “Les pratiques de recherche” fait l’hypothèse que la recherche est présente au sein des pratiques artistiques comme la création l’est au sein des pratiques de recherche. En effet, si la recherche en Arts et en Sciences existe séparément, le projet se propose d’évaluer leur degré de proximité ou, au contraire, d’éloignement – notamment dans les situations où scientifiques et artistes croisent leurs pratiques dans un même lieu, ou que ces pratiques se croisent « dans une même personne ». L’enjeu du projet est d’expérimenter, d’observer et de documenter ces pratiques multiples.
Il s’agit de penser, comme le propose Pascal Nicolas-LeStrat (2017), la recherche à partir de l’expérimentation et de l’expérience partagée, de la mise en situation et de la confrontation des savoirs et des faire. L’observation des pratiques permet de repenser, par exemple, la place de l’expérimentation dans les pratiques scientifiques et artistiques. Est-elle celle du brouillon, de l’esquisse, de l’erreur, de la rature ? Celle de la fiction, de l’interprétation, de la porosité entre « objet » et « sujet » ? Celle de la constitution de lois, de la mise en place d’un protocole expérimental, du dialogue entre expérimentateur et expérimenté (sujet de l’expérience)? Ou encore de la reproductibilité des expérimentations et protocoles ?

> Séminaires internes. Fondation Camargo/Cassis : 3/05/2019 & 3/07/2019
> Journée d’étude “Méthodes collaborative en recherche et création” : 17 décembre 2020 En savoir plus.
> 2 réunions en ligne dédiées à ce projet ont eu lieu durant la période de confinement
> Reprise du projet : séminaires des 4/11/2021, 2/12/2021.

2. Arts, Sciences et Technologies

Ce champ de recherche favorise l’étude des interactions entre les processus de création et/ou d’interprétation et les sciences et techniques. Ces interactions produisent de nouveaux outils, méthodes d’analyse et interrogent la place de l’art comme invention.

Projets associés

  • Antiscope
  • IESM
  • Transcomp
  • IA+CA

3. Arts, Sciences et Sociétés

Depuis 2020, ce champ de recherche qui se développe dans plusieurs projets est abordé à partir de la question des liens entre l’archive et la création (qui impliquent – entre autres – une réflexion autour
des processus de patrimonialisation). En effet, chercheurs, artistes et publics construisent, utilisent et emploient des données présentes sur des plateformes web ou issues de leur propre processus de création. Ces productions et réemplois interrogent les utilisations publiques et privées de l’archive, qu’elles soient académiques, institutionnelles, citoyennes ou artistiques. À partir de ces constats, cette thématique interroge les « vies » de l’archive qui se déclinent aujourd’hui en processus d’archivéologie (Russel, 2018). Il s’agit d’interroger les nouveaux usages et les nouvelles recherches autour de ces archives vivantes dont une des particularités est qu’elles défont la logique asymétrique de la gestion institutionnelle de l’archive. Quelles nouvelles pratiques de recherche et de création sont impliquées par ces nouveaux usages? Quels liens entre l’institution et ces nouvelles structures archivantes ? Comment interroger notre rapport au passé ? Comment le faire “revivre”, le réécrire ou le recréer ? Cette réflexion, tout en se situant dans le prolongement des travaux de Foucault (1969), Derrida (1991) ou de Farge (1997), se fonde sur les pratiques participatives induites par ces nouveaux usages et les considèrent comme de nouvelles modalités citoyennes d’interroger les liens entre histoire et mémoire.
Cette thématique de recherche en lien étroit avec la MMSH-AMU (UAR 3125) et l’Institut SoMuM.

Projets associés

  • IMAPI
  • [CO S-A]
  • Archives Misraki
  • Archives vivantes
  • Dialoguer avec les archives : La télévision face au choc du Sida (titre provisoire)
  • FIFAS

Résultats attendus

> Étudier le sens et les problématiques des pratiques artistiques et scientifiques contemporaines, notamment dans leurs orientations collaboratives, inclusives et interdisciplinaires.

> Développer une compréhension nouvelle (fondamentale et appliquée) du monde en valorisant l’art et ses pratiques multiples (créations, explorations, improvisations, réemplois, interprétation) comme autant de territoires où se joue l’émergence d’un neuf (invention, innovation, rénovation) possiblement transposable dans d’autres situations et contextes.

> Analyser les processus de création comme des territoires privilégiés pour observer les transformations sociales. L’approche méthodologique utilisée postule que l’émergence de la connaissance et la constitution de savoir repose sur la reconnaissance de la transaction entre le chercheur et l’acteur social, soit le fait que la production de connaissances se réalise « dans et par l’action », entre chercheurs et acteurs du terrain.

En recherche appliquée, l’axe (et ses membres) conduisent – en dehors des activités de conseil, d’expertise et/ou de conception de dispositifs – un certain nombre de productions, notamment audiovisuelles, sur les activités de la recherche par la pratique et/ou de la recherche scientifique.
En recherche fondamentale, l’axe (et ses membres) privilégient – en dehors des supports habituels (journées d’étude, workshops, colloques…) – la valorisation des résultats par de nouvelles plateformes de diffusion collaborative, une vulgarisation des recherches en direction du grand public ainsi que l’organisation de résidences de recherche-création-action-participation.

    Projets en relation

    IA+CA

    Le projet IA+CA (Intelligence Artificielle + Création Artistique) s’attache à explorer comment les algorithmes d’intelligence artificielle peuvent aider à la création artistique.

    TRANSCOMP

    Le projet TRANSCOMP entend étudier les processus qui visent à transposer d’un domaine à un autre une structure, une configuration, ou dans un sens plus large, un concept. Dans le contexte  musical, le transcodage fait référence à une série de techniques de création qui font appel à des éléments extra-musicaux.

    IESM

    Ce projet étudie la manière dont les caractéristiques acoustiques des salles influencent la performance des violoncellistes.

    [CO S-A]

    L’objectif de [CO S-A] est de mettre en place une collaboration durable entre PRISM, la Phonothèque de la MMSH et le CNCM VOCE (Pigna/Corse) afin d’intensifier la réflexion musicologique sur les musiques orales et les pratiques de réécriture de ces répertoires.

    DI-ARCHIV

    Ce projet de recherche-création interdisciplinaire croise les approches des études cinématographiques, de l’anthropologie et de la santé. Il vise à rendre compte du rôle et de l’impact que les images et les médias (presse, télévision et cinéma) ont eu sur la vie des personnes touchées par la maladie, celle de leurs proches (famille, amis…), et plus globalement sur les représentations sociales du sida.

    ARCHI-MUS

    Le projet entend explorer, classer, restaurer et numériser les enregistrements inédits (sessions d’enregistrement des musiques de film de 1938 à 1966) déposés dans Le fonds Misraki, situé à Paris dans la maison familiale du compositeur.

    ANTISCOPE

    Le projet ANTISCOPE a pour enjeu le croisement des méthodologies issues de la musicologie générale, la musicologie computationnelle et les analyses des descripteurs audio, à partir d’une étude de cas: la synthèse instrumentale comme cas particulier de l’orchestration chez Grisey.

    ARCHIVES VIVANTES

    L’objectif de ce projet est de créer un groupe de réflexion autour des nouvelles méthodologies de recherche impliquant l’usage des archives sonores et audiovisuelles, rendues accessibles par les progrès des technologies numériques mais aussi par leur multiplication sur le Web.

    IMAPI

    Ce projet a pour enjeu la recréation de l’acoustique d’un lieu patrimonial : la chapelle pontificale du Palais des papes d’Avignon, mais aussi la ré-interprétation d’un corpus musical polyphonique médiéval du XIVe siècle dans un contexte acoustique virtuel historiquement informé.

    FIFAS